Optique Bodo investit dans une nouvelle technologie américaine issue de la recherche spatiale, "pour mieux résister à la concurrence des chaînes de distributeurs étrangers".

L’opticien Bodo Schmidt est le seul spécialiste romand équipé de cet appareil laser qui mesure l’intérieur de l’œil de manière exhaustive. La deuxième phase consiste à corriger les déformations visuelles liées à l’indice de réfraction au moyen d’un film en polymère placé à l’intérieur du verre de lunette.

La recherche spatiale n'a pas seulement des objectifs militaires. Elle donne aussi à l'opticien la possibilité de scruter le fond de nos yeux. Et pour Bodo Schmidt, installé à la rue du Maupas, à Lausanne, elle offre un argument de vente supplémentaire pour faire pièce à la concurrence des grandes chaînes qui ont investi le marché suisse lorsque le cartel de la branche a éclaté.

C'est grâce à un programme américain lancé par le président Reagan qu'une start-up californienne, dirigée par un chercheur en ophtalmologie de San Diego, a mis au point un appareil fondé sur la technologie laser et que le patron de Bodo optique considère comme révolutionnaire: "Il mesure d'abord l'intérieur de l'œil de manière exhaustive, contrairement aux techniques traditionnelles qui n'avaient accès qu'à des zones restreintes. La véritable innovation technologique consiste ensuite à corriger les déformations visuelles liées à l'indice de réfraction au moyen d'un film en polymère placé à l'intérieur du verre de lunette".

Empreinte digitale de l'Å“il

Plus concrètement, un aberromètre prend une véritable "empreinte digitale" de l'œil. En une minute, le rayon laser passe au scanner 11 600 points de la pupille et détermine si le client est un candidat ou non aux nouvelles lunettes. La carte oculaire digitalisée est ensuite envoyée chez le fabricant de verres.

L'opticien lausannois affirme être le seul de Suisse romande à avoir acquis cet appareil de mesure. Un confrère zurichois en est également équipé. "En deux mois, nous avons déjà livré une vingtaine de paires de lunettes et nous n'avons enregistré aucun échec" se félicite Bodo Schmidt. L'avantage de cette nouvelle technologie sur les systèmes conventionnels tient surtout à la précision de ses relevés et au nombre de données qu'elle maîtrise. "Elle nous permet de mieux connaître l'intérieur de l'œil de notre client et de lui faire une proposition de correction plus précise et par conséquent mieux adaptée à ses besoins. Un programme informatique lui présente instantanément tous les choix de verres que nous tenons à sa disposition avec les caractéristiques - poids, prix, etc - de chacun".

Délai de livraison

Certes, le «high tech» a son coût et le client devra s'attendre à un prix supérieur de 10 à 20% sur les verres traditionnels, et même davantage comparé à certaines offres de certaines chaînes. Autre désavantage, il devra compter avec un délai d'une semaine au moins pour la livraison de ses lunettes, puisque les verres sont fabriqués en Allemagne ou en Californie. "Ces inconvénients sont inhérents à un produit haut de gamme et à un service personnalisé" précise Bodo Schmidt. Et pour le commerçant indépendant, ce nouvel investissement entre dans sa volonté d'exploiter un créneau qui le démarque des grands distributeurs d'articles optiques. "En attendant d'autres technologies car dans ce domaine, le champ des innovations est encore très vaste".

Source : www.24heures.ch


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